Historique

Marmande, parcours chronologique

L’histoire du lieu est tout d’abord une conséquence de sa géographie. Nous sommes à l’extrémité d’un éperon rocheux qui domine les campagnes environnantes. Le grand axe Nord/Sud, Tours/Poitiers déjà marqué par une voie romaine est tout proche. La Vienne et la Creuse, axe Est/Ouest ne sont pas loin. Le décor est tout de suite planté. Marmande se situe sur une zone frontière stratégique entre au Nord, la Touraine, au Sud le Poitou, à l’Ouest l’Anjou.

878

Marmande est mentionné pour la première fois quand, à Tours, Louis le Bègue, roi des Francs, confirme la concession de la villa de Marmande à l’abbaye de Sainte Croix de Poitiers.

Cette première abbaye de femmes fondée par Sainte Radegonde en 552, riche de nombreuses reliques dont un fragment de la croix, est prise en étau à cette époque entre les raids normands et les pressions des comtes de Poitou.

1015

Naissance d’ Hersende de Nouâtre, appelée dame de Marmande.

Elle est la fille de Malrand de Nouâtre, vassal de Foulques Nerra, le redoutable comte d’Anjou.

Hersende épouse Abélard Bardon, seigneur de Cravant en Touraine, chevalier du vicomte de Châtellerault, en Poitou. Il est dit Seigneur de Marmande du chef de sa femme.

Dés l’an mil, on voit la complexité du lieu. Marmande se trouve au cœur d’un champ de batailles entre Touraine, Poitou et Anjou.

1066

Le fils d’Abélard, Acharie ne cesse de guerroyer contre les seigneurs de Sainte Maure de Touraine, de Châtellerault, de l’Ile Bouchard, de Faye la Vineuse, terres angevines, même contre son oncle et ses neveux de Nouâtre. Sièges et attaques se succèdent au gré des coalitions. Ses possessions augmentent, ses descendants s’anoblissent.

Son blason est d’or à deux fasces de sables, son cri de guerre : « Marmande ».

1096

Bouchard fils d’Acharie fait la première croisade des barons.

1214

Guillaume de Marmande, baron de Touraine est chevalier banneret du roi Philippe Auguste. Celui ci combat les troupes de Jean Sans Terre roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine à Montcontour, Angers puis le vainc à Bouvines en 1214.

La Touraine et l’Anjou deviennent possession du roi de France.

Les seigneurs de Marmande sont dits également seigneurs de Cravant, Trèves, le Coudray Montpensier au fur et à mesure des alliances.

1300

Pierre de Marmande, seigneur également de St Michel sur Loire, la Roche Clermault, Faye la Vineuse, chevalier banneret, est gouverneur du Périgord puis capitaine gouverneur des places françaises en Gascogne. Il commande 5 chevaliers bannerets, 350 écuyers.

1350

Geoffroy de Marmande combat les Anglais en Flandres, en Normandie, en Saintonge, à Crécy et meurt au combat en 1350 à Loudun.

1357

Marguerite de Marmande, sa fille, la dernière héritière du nom, dame de Marmande, La Haye, Cravant les Côteaux, La Roche Clermault, Saint Michel sur Loire, Chezelles, Savary, Faye la Vineuse et Bizay, épouse en 1357 Jean, comte de Sancerre, chambellan du roi Charles VI, qui s’illustre au siège de St Jean d’Angély, de Poitiers.

Il accompagne Louis II de Bourbon dans ses combats contre les Maures en Tunisie et aux côtés des Génois, contre les corsaires.

Marguerite et Jean auront deux filles.

1370

Marguerite comtesse de Sancerre, leur fille ainée, dame de Sagonne, Marmande, Charenton du Cher, Faye la Vineuse etc, épouse vers l’âge de 10 ans Gérard V de Retz, compagnon d’armes de Du Guesclin. Il meurt vers 26 ans après la bataille de Pontvallain de 1370.

Veuve à 16 ans, sans enfant, Marguerite entre dans la maison d’Auvergne par son mariage avec Béraud II, dauphin d’Auvergne.

Ils eurent 8 enfants.

1404

Marguerite d’Auvergne, leur fille apporte Marmande dans sa corbeille de mariage avec Jehan IV de Bueil. Celui-ci issu de la lignée des barons de l’Ile Bouchard. Il est seigneur de Bueil, Montrésor, Courcelles, gouverneur de Loches, grand maitre des arbalétriers de France. Il combat auprès de Du Guesclin à Preuilly, la Roche Posay, et participe à la conquête de Naples.

1415

Jehan IV de Bueil est tué à Azincourt.

Marguerite et Jehan ont plusieurs enfants.

1450

Jean V de Bueil, leur fils, Baron de Marmande succède à son père à 18 ans et part au combat aussitôt. Il est l’un des compagnons de Jeanne d’Arc et combat sous sa bannière à Orléans, puis Beaugency et Meung. Il sera surnommé « le fléau des Anglais ».

Il accompagne le roi Charles VII à son sacre à Reims. II devient Capitaine Général du roi en Anjou et Maine, puis Amiral de France après avoir remporté le siège de Cherbourg contre les Anglais.

1477

Il sera également chambellan de Louis XI. Il a un fils avec Jeanne de Montjean, Antoine, il hérite du comté de Sancerre.

Il a deux enfants de son second mariage avec Martine de Crissé.

Il meurt tranquillement dans son château de Vaujours en 1477 après une vie d’exploits et de batailles qu’il raconte à sa façon dans un récit, le Jouvencel.

Edmond de Bueil leur fils est seigneur de Marmande, Faye la Vineuse, La Roche Clermault, Il épouse Françoise de Tavel. Ils ont 3 enfants, dont une seule aura une descendance.

1495

Mort d’Edmond de Bueil au retour de Naples dans l’armée de Charles VIII partie conquérir ce royaume.

1509

Isabeau, leur fille fait passer Marmande à la famille Gillier, seigneur de Puygarreau. La famille Gillier compte un Bonaventure, maître d’hôtel du roi, un René, époux de Claude de Laval Lezay, dame du Plessis Clérembault.

1638

Leur fils Urbain est gouverneur de Poitiers, ils résident tous régulièrement à Marmande, comme Marie Chabot, veuve d’Urbain.

1696

La branche Gillier se termine par le mariage de la dernière héritière Marie Gilonne Gillier de Clérambault avec Charles Fréderic de Montmorency, duc de Piney-Luxembourg, prince de Tingry, gouverneur de Normandie.

1716

Marie Renée, leur fille unique, épouse Louis François de Neufville de Villeroy, duc de Retz, gouverneur du Lyonnais, il crée la manufacture de porcelaine de Villeroy.

Marie Renée, elle, est célèbre pour ses nombreuses aventures amoureuses.

Le couple n’aura pas d’enfants.

1730

La terre de Marmande est vendue, pour la première fois de son histoire à Marc-Pierre, comte d’Argenson, ministre de la guerre de Louis XV, possesseur de la baronnie des Ormes, nouvellement créée. Celui-ci fait réunir les deux baronnies Marmande et les Ormes et établir leur siège aux Ormes. Celle-ci récupère les droits de haute, moyenne et basse justice, les péages sur la Vienne et droits de foires et marchés de Marmande dont le site est alors transformé en simple exploitation agricole. Les bâtiments sont démantelés, les pierres et charpentes du château sont utilisées pour construire et étendre le château des Ormes.

1795

Marmande est revendu à un marchand de biens.

Il est acheté par Marie-Françoise de Foucart d’Olympie, veuve d’Antoine Nicolas Collier, comte de la Marlière. Ce général de la Révolution, fût guillotiné en 1793. Marie Françoise est une descendante des princes de Savoie Carignan, amie de la grand-mère de George Sand, elle n’habita jamais à Marmande.

1833

Elle revend le château et ses alentours à ses intendants : Pierre Guellerin et Marie Briault. Le château devient exploitation agricole.

1924

Leur arrière petite fille Rolande Guellerin épouse Gabriel Leblanc. Ils auront deux enfants.

1954

Leur fille Pierrette épouse Roger Kleiner, un mosellan originaire d’un village réfugié dans la commune en 39/40.

L’exploitation agricole s’est arrêtée dans les années 2000.

2015

Le lieu est désormais classé au titre des Monuments Historiques. Les premières campagnes de restauration vont commencer, l’histoire continue !

En savoir encore plus sur l’histoire, suivez le lien Chroniques de la vie au XI et XIIe siècle