Chevalier à la bannière

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Ce cavalier en harnois, sans écu, tient dans sa main droite une lance à la verticale munie d’une bannière armoriée. Il porte un casque indistinct dont la visière est peut-être relevée. Ce qui ressemble à un plumail au sommet du casque pourrait renvoyer aux lambrequins du cimier. Notons la possible présence d’un fourreau d’épée. 

Les traits verticaux au niveau des hanches suggèrent plutôt un vêtement, de type jupe d’armure, qui recouvre la braconnière et les tassettes du harnois ou qui fait partie d’une brigandine (fig. 2). Il peut aussi s’agir d’un jaque qui est une sorte de pourpoint porté sur l’armure de la fin du XIIIe à la fin du XVe siècle (fig. 1). Le harnachement du cheval, sans caparaçon, se compose de la selle (dont on voit le troussequin à l’arrière), des sangles et des filets pour manœuvrer le destrier. Une têtière rappelle la bannière du cavalier (fig. 2). Cet élément d’ornement placé au niveau du chanfrein du cheval apparaît à partir de la fin du XIIIe siècle. La crinière est figurée. 

Quant aux éperons, ils ont été ajoutés à une date ultérieure au crayon. Le dessin des jambes du cavalier n’est pas évident : il pourrait y avoir une superposition de traits à la suite d’une reprise, d’autant que les pattes avant du cheval sont tracées de manière plus naïve que ses membres postérieurs. Les jambes du cavalier pourraient donc être les membres antérieurs d’un premier cheval.

Fig. 1 : détail d’une miniature des Heures d’Etienne Chevalier, milieu du XVe siècle (Chantilly, Musée Condé, ms 71).
Fig. 2 : scène de tournoi, miniature du Tournoi de Chambly et Bailleul-sur-Cire, XVIe siècle (Paris, BnF, Français 1436 f.129v).