Empreintes de pas

Dans cette salle de la tour-porte de Marmande, trois empreintes ont été tracées, deux parallèles à la verticale et une à l’horizontale. On y retrouve la forme archétypale de l’empreinte de pas : le talon arrondi, le rétrécissement de la plante et le bout pointu. Les empreintes de pas constituent un motif fréquent parmi les graffitis anciens. Ces dessins schématiques de pied ou de contour de semelle sont le plus souvent tournés vers le haut, avec le bout pointu ou arrondi, sans la représentation des orteils. Ils sont en général gravés en plusieurs exemplaires parallèles. Ce type de trace apparaît vers le XIVe siècle et semble avoir différents usages en fonction des contextes. On le retrouve surtout dans les églises, mais aussi dans les châteaux ou les prisons. Dans de nombreux cas, ces empreintes pourraient évoquer un déplacement, un voyage, un passage (notamment de pèlerin) et s’assimiler à une véritable signature (« je suis passé par là »). Elles pourraient également constituer un ex-voto (pour demander une guérison ou un bon voyage) ou un ex-dono en remerciement, voire s’apparenter à une marque apotropaïque (de protection). Il est intéressant de noter que des chaussures et des souliers représentés de profils font leur apparition à partir du XVIe siècle (fig. 1). Ces chaussures pourraient reprendre en partie la symbolique des empreintes de pas.

Fig. 1 : chaussures de profil au château de Saumur en Indre-et-Loire (Cliché : Aymeric Gaubert, 2020).