Ces deux cavaliers se font face sur la même assise. Ils pourraient faire partie de la même scène (une joute) sachant que les caractéristiques graphiques sont assez similaires.
Le cavalier de gauche en harnois tient une lance à l’horizontale qui se termine par un étendard. Sa tête n’est pas visible. On distingue toutefois les bandes horizontales de sa braconnière, partie de l’armure qui protège le ventre et le haut des cuisses du chevalier. Le cheval est ici équipé d’un simple harnachement (sangles, rênes, peut-être une têtière).
Le cavalier de droite en harnois tient lui aussi une lance, mais à la verticale, dont l’étendard porte des armoiries sous forme de croix. Le harnachement du cheval dont la crinière est visible se compose de la selle (un tapis ?), des sangles, des rênes et des mors. Le cavalier porte sans doute des solerets à poulaine, comme l’indique la forme pointue de son pied. Un éperon est représenté, suggérant l’usage d’étriers. Les traits horizontaux au niveau des hanches peuvent renvoyer à la braconnière. Le casque est peu visible en dépit de l’ébauche d’un ventail pointu. Il est peut-être agrémenté d’un cimier et d’un volet. Le volet ou housse habille le revers du heaume au XIVe siècle dans la continuité du cimier (fig. 1). Notons l’absence d’écu.
Les étriers intègrent l’équipement du cavalier européen à partir du VIIe-VIIIe siècle. Ils lui assurent un appui inédit lors de l’utilisation de la lance (fig. 2). Les solerets à poulaine datant du XIVe siècle permettent au cavalier de ne pas perdre les étriers et donc de ne pas perdre le contrôle de sa monture. Les éperons pour manœuvrer le destrier sont d’abord en forme de pique, avant de se transformer en une roulette au XIIe siècle afin de ne pas blesser inutilement le cheval. Leur forme s’allonge au XVe siècle.